Le Journal d'Exilée

Merci à tout le monde.
Merci à mes amis.
Merci pour les coups de pouce et les coups de pied.
Je te revaudrai ça Réal,  dans une prochaine vie probablement.

Y'en a qui le savent déjà.  Y'en a qui vont l'apprendre sur le tas.  Je pars avec un serrement au coeur et à l'âme.  Je ne suis pas sure de mon coup.  Je fais le pas de la foi,  le saut de l'Ange.  Je me jette dans le vide,  en espérant que personne ne va me retenir.  Je m'en vais au loin.  À plus de 600 Km.  Au bord de la mer,  avec les goélands et les hérons,  les amis et une bouteille de Jack Daniel's,  les sandales idéales et une besace à l'épaule,  je m'en vais regarder le soleil se lever.  Une cigarette au bec,  les jeans troués,  les yeux brillants,  je m'en vais perturber l'est et le vent.

Je laisse à Montréal un coeur brisé qui trouve ma présence distante difficile à assumer.  Je laisse de l'espace à l'Homme et je me dirige vers mon Prince Rêveur.  À pas feutrés.  Je vais me distancer d'une amitié contestataire,  il lui reste son destin et sa bicyclette.  Une bande de gentils vampires m'attend.

C'est le coup de barre à clou,  le pied de biche dans la vitrine,  dont j'avais réellement besoin.  L'Éloge de la Fuite.

Je vous laisse,  c'est votre tour,  avec l'anecdote qui a donné naissance à l'Ange Vagabond :

Je suis assis en solitaire à une table au CHAOS,  un bar coop de la rue Saint-Denis.  Un poète non-publié de la rue s'approche,  s'assied en face de moi et me défie du regard.  Je tiens le coup.  Il lance d'une voix rauque :

" Toi !
  T'es un ange vagabond.
  Cache tes ailes !
  Parce que les démons vont te les brûler ! "

Et il repart dans la rue. Je le revois de temps en temps.  Un clin d'oeil et un sourire en coin.

À la prochaine,  mes amours.

Je vous reviendrais sous une autre étoile.  Celle qui se lève à l'est.

Isabelle